samedi 31 octobre 2015

Les dégâts de la MALBOUFFE !

Jean-Marie Tournier propose une version actualisée de sa conférence "Notre pain quotidien".
Après les rapports de l'OMS concernant la consommation de viande rouge et de charcuterie, cette soirée sera pleine d' enseignements...

A noter sur votre agenda.

Invitez vos amis et connaissances.

Les infos sont sur l'affiche ci-dessous.

lundi 20 juillet 2015

La MALBOUFFE



Jean-Marie Tournier a récemment proposé une conférence-débat sur un sujet qui devient de plus en plus d'actualité: la malbouffe.
Documentée, argumentée cette intervention a permis une réelle prise de conscience.
Nous vous proposons un résumé de cette conférence*,

Résumé de la conférence prononcée
le Vendredi 12 juin 2015 
par Jean-Marie Tournier
Titre : Notre pain quotidien
Sous –titre : Comment nous sommes passés 
de la nécessité de manger
au plaisir de la malbouffe

Introduction
Tant que l'agriculture s'est contentée de nous nourrir, tout allait bien. Puis peu à peu, en particulier au sortir de la 2e guerre mondiale, elle s'est transformée en industrie agro-alimentaire et s'est mise en devoir de nous vendre tout et n'importe quoi au mépris de la morale et de la santé. Et les mêmes industriels qui saccagent notre environnement sont en train de saccager notre façon de manger : l'utilisation des engrais, des pesticides, le rejet des métaux lourds dans l'eau, le recours aux produits les plus rentables notamment le sucre, le sel, la graisse, l'acharnement à nous faire manger toujours plus, tout cela a des conséquences sur notre environnement, pollué comme jamais, et des conséquences souvent fâcheuses sur notre santé. Les industriels ne jurent que par la rentabilité, mais que les gouvernements laissent se développer, ou, pire, soutiennent de tels agissements, voilà qui semble bien peu acceptable.
LE SUCRE
Le sucre se présente aujourd'hui sous de multiples formes : blanc, roux, brun, raffiné, complet, en morceaux, en poudre, cristallisé, etc. Mais pendant très longtemps il a été un produit rare et cher, qu'il provienne de la canne ou de la betterave. Dans les années 1970, l'industrie agro-alimentaire a réusi à élaborer, à partir du maïs, un sucre artificiel : le sirop de glucose-fructose. Il avait deux énormes avantages :  
·         il était peu coûteux ;
·         il était liquide, il pouvait donc être injecté directement dans la nourriture et les boissons.
Et comme nous aimons le sucre à la folie, les industriels ne s'en sont pas privés. Il ne s'agit plus de répondre à notre nécessité de nous nourrir, mais de nous faire bouffer uniquement pour le plaisir, nous gaver de sucre par exemple. Et voilà comment on déclenche obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, arthrose, etc.

Sucre et obésité
On sait que l'obésité est un terrain très favorable pour le diabète, les maladies cardio-vasculaires, etc.  Et c'est devenu peu à peu une évidence : le sucre et tous les produits sucrés favorisent l'obésité. Toute une série d'expériences sur les rats puis sur les humains l'ont démontré. L'industrie agro-alimentaire de son côté a dépensé des sommes importantes pour déterminer les compositions alimentaires les plus à même de nous faire manger et manger encore. Elle justifie le recours au sucre de deux façons : le sucre est un produit naturel et il est indispensable à la transformation industrielle des aliments.
Aujourd'hui, 46% des Français sont en surpoids ou obèses. Les causes officielles sont les mauvaises habitudes alimentaires : manger devant un écran, sauter des repas, manger n'importe quand, boire des boissons sucrées au cours des repas, n'avoir aucune activité physique… On oublie le matraquage publicitaire, très efficace en direction des enfants : c'est un public facile à séduire et ce sont de futurs consommateurs.
A qui pourtant le gouvernement va-t-il confier l'éducation à la nutrition de nos chères têtes blondes ? Au CEDUS, le centre d'études et de documentation du sucre. Cet organisme qui nie toute relation entre sucre et obésité saura convaincre nos enfants de ne jamais renoncer aux joies des produits sucrés… Et tant pis pour leur santé…

Sucre et diabète
Le diabète (type 2) connaît dans  le monde entier une explosion de type épidémique. En France,  3.5 millions de personnes en sont aujourd'hui atteintes, il cause 30 000 morts par an, et 400 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque jour.
L'industrie agro-alimentaire se défend en prétendant que les preuves formelles manquent pour accuser le sucre. On sait bien pourtant que l'ingestion de produits sucrés amène le pancréas à produire de l'insuline, et on peut se douter que des sollicitations sans cesse répétées vont conduire à son épuisement et provoquer ainsi l'apparition du diabète.
Notre agence officielle de sécurité alimentaire, l'AFSSA (qui deviendra plus tard l'ANSES[1]) soutient pourtant à ses débuts (1999) que l'idée selon laquelle les glucides favoriseraient le diabète est "une croyance populaire très répandue mais qui ne repose sur aucune base scientifique." Il est vrai que cette agence est financée en bonne partie par le ministère de l'agriculture, qui encourage naturellement la production de céréales, de sucre et de lait. Lui confier une mission de conseils nutritionnels, c'est confier la surveillance du poulailler au renard.

Sucre et maladies cardio-vasculaires
Une étude américaine portant sur 11.733 adultes pendant 15 ans confirme que la consommation de sucre et la mortalité par maladie cardiovasculaire sont liées. L'OMS[2], qui recommandait encore récemment que le sucre ajouté contenu dans notre alimentation ne dépasse pas 10 % de l'apport calorique journalier, envisage de la diminuer à 5%, soit 25 grammes de sucre, ou six petites cuillères. À titre de comparaison, une seule canette de soda sucré contient jusqu’à 40 grammes de sucre, soit environ 10 cuillères.

Alors, quels sucres ?
Lorsque le sucre entre dans le sang, il provoque un pic de glycémie. Ce pic est mesuré par un indice, que l’on appelle index glycémique (ou IG). L'index est élevé quand la montée du sucre dans le sang est rapide ; on parle alors de sucre rapide. L'index reste faible quand la montée du sucre dans le sang est lente ; on parle alors de sucre lent. A ne pas confondre avec sucre simple et sucre complexe.
Pour éviter au pancréas de s'épuiser à fournir de l'insuline brutalement, il convient donc de privilégier les aliments à IG faible ou modéré : les fruits et légumes, les légumineuses, éventuellement les céréales comme le riz basmati ou l'orge (mais on évitera le blé "moderne", trop riche en gluten).
Et il convient de renoncer au sucre de table, aux confiseries, aux viennoiseries et autres pâtisseries, mais aussi aux aliments raffinés comme le pain blanc et les céréales du petit déjeuner type « corn flakes ».
On remplacera avantageusement le sucre par du miel, de la stévia, du sirop d'érable ou du sirop d'agave. On sucrera surtout le moins possible.

LE SEL
On le trouve sous forme solide : c'est le sel gemme, qu'on exploite dans des carrières ; ou liquide, dans l'eau de mer, qu'on obtient par évaporation. Il est essentiel au bon fonctionnement de notre corps et il était indispensable à la conservation de la nourriture.
Pendant longtemps il a joué un rôle économique majeur. Notre mot salaire vient d'ailleurs du mot latin salarium, qui désigne une part de la solde versée aux soldats romains sous forme de sel. Et on se souvient de cet impôt royal de très fâcheuse réputation : la gabelle. L'impôt sur le sel ne disparaîtra vraiment qu'en 1946.
Aujourd'hui le sel est un produit très bon marché qu'on utilise dans l'alimentation, l'industrie et sur les routes. Mais à la fin des années 80, on va suspecter sa consommation excessive de favoriser l'hypertension. Il est vrai que l'industrie agro-alimentaire l'utilise abondamment dans ses produits (pain, pâtes, fromages, sauces, pizzas, glaces, etc.) et que les consommateurs en raffolent. D'ailleurs, plus un enfant en consomme tôt, plus il en consommera plus tard. Certains chercheurs prétendent  même qu'il aurait des effets comparables à ceux d'une drogue.
Les industriels y recourent massivement pour deux raisons : c'est la solution à de nombreux problèmes de fabrication et il masque parfaitement le goût désastreux des aliments industriels. Ils savent que le sel favorise l'obésité, le diabète, les maladies cardiaques, mais prétendent que les processus industriels ne permettent pas de s'en passer et ajoutent qu'ils n'y sont pour rien si les consommateurs aiment le salé et mangent de façon peu équilibrée.
L'exemple des chips : elles sont grasses, salissantes, mais quand on a ouvert le paquet, on ne peut plus s'arrêter. C'est le pire aliment inventé par l'industrie agro-alimentaire. Il est riche en sel, en graisse et surtout en sucre (l'amidon contenu dans les pommes de terre, qui se transforme en glucose et fait monter rapidement le taux de sucre dans le sang). Pire : au lieu de calmer la faim,  les chips donnent envie de manger. Ce n'est pas ce que disent les publicités…
En France, le sel provoque chaque année 75 000 accidents cardio-vasculaires, dont 25 000 décès. Invités à réduire le sel dans leurs produits, les industriels n'en ont rien fait. Leur chiffre d'affaires s'en serait trop fortement ressenti. Le seul moyen d'éviter le sel dans leurs produits est donc de ne pas les consommer. En Finlande pourtant, les autorités se sont attaquées à ce problème de façon simple avec l'obligation d'indiquer sur les produits trop salés : "forte teneur en sel". La consommation de sel a chuté, le nombre de décès par attaques cardiaques a baissé de 80%.
En France, un plan obésité a été lancé en 2001. Ses effets se font attendre : près de 15 % de la population adulte est obèse. La prévalence était de l’ordre de 8,5 % il y a douze ans. La santé des marchands de sel vaut mieux que celles des citoyens ordinaires.
LE GRAS
En matière d'alimentation, les graisses s'appellent des lipides. Elles se présentent sous forme liquide, comme les huiles, ou solide, comme le beurre, la margarine, les graisses animales. Les lipides sont des réservoirs d'énergie, et ils ont d'autres fonctions importantes dans le bon fonctionnement de notre corps. Mais ce n'est pas ce qui intéresse l'industrie agro-alimentaire.
Le gras a mauvaise réputation : le mot lui-même n'a rien de flatteur et les graisses sont souvent accusées d'être caloriques, de favoriser les maladies cardiaques et le cholestérol, ou tout simplement d'engraisser celui qui en consomme. Mais elle fait des miracles dans l'industrie agro-alimentaire : elle est bon marché, conserve les aliments, renforce leur texture ou leurs couleurs, etc. Et, sans qu'on sache bien pourquoi, les gens en raffolent. Des expériences ont montré que rien n'est jamais trop gras pour le consommateur, surtout si on ajoute du sucre au produit. On en trouve donc partout : dans les chips, pizzas, gâteaux, soupes, biscuits, etc. Et il est d'autant plus pernicieux qu'il est invisible.
En particulier dans le fromage. L'industrie agro-alimentaire a travaillé dans 2 directions :
·         modifier la nature même du fromage : râpé, en cubes, en tranches, en miettes, à tartiner, en sachet, etc. Son produit phare : le fromage fondu.
·         modifier la façon de le consommer, en faire un ingrédient à ajouter dans tous nos aliments : pizzas, crackers, pommes de terre, pâtes au fromage, etc.
Une mine d'or pour les industriels, une catastrophe pour les consommateurs : c'est le gras invisible qui provoque les prises de poids et à terme l'obésité et son cortège de maladies : diabète, cancers, etc.
Faut-il manger gras ?
Mal conseillés, les consommateurs ont réduit leur consommation de graisses visibles (d'où le succès des produits allégés) ; victimes du matraquage publicitaire, ils ont ingurgité davantage de graisses invisibles.
En réalité il s'agit d'éviter les mauvaises graisses et de consommer les bonnes.
Les très mauvaises sont appelées acides gras "trans." Ils sont réputés dangereux. On les trouve dans les huiles hydrogénées, les préparations industrielles, etc. Mais l'industrie y renonce progressivement.
Les mauvaises sont appelées acides gras saturés. Ils sont pourtant indispensables, mais c'est leur consommation excessive surtout qui est néfaste.
Les graisses neutres ou acides gras mono-insaturés. On les trouve dans l'huile d'olive, l'avocat, les amandes, les noix, etc.
Les bonnes graisses ou acides gras poly-insaturés. Ils se répartissent en oméga-6 et oméga-3, dont l'équilibre est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Or cet équilibre est aujourd'hui sérieusement menacé par l'industrie agro-alimentaire : elle a par exemple remplacé dans l'alimentation du bétail (vaches, cochons, poules, etc.) l'herbe et le lin, riches en oméga-3, par du maïs et du soja, riches en oméga-6, qui se retrouvent dans la viande, le lait, les œufs, etc.; elle a de même remplacé l'huile de colza, pourtant excellente, par l'huile de tournesol, beaucoup trop riche en oméga-6.
Il convient donc de réduire notre consommation d'oméga-6 en renonçant à l'huile de tournesol, aux préparations à base d'huile de tournesol, aux huiles de soja, de maïs, etc. et d'augmenter nos apports d'oméga-3 en privilégiant les œufs de poules (bio), la viande d'animaux nourris à l'herbe et au lin, l'huile de colza, les petits poissons gras (sardines…),etc.

LE LAIT
Pendant des milliers d'années, l'être humain n'a pas consommé le moindre laitage (hormis la période d'allaitement). Et nombre de personnes sont aujourd'hui incapables de digérer le lactose (le sucre du lait). Pourtant la consommation de produits laitiers est recommandée de façon toujours plus pressante et de fait elle ne cesse d'augmenter.

Le lait et le calcium
Le lait est vanté pour ses apports indispensables en calcium, le constituant essentiel de nos os. Certains pensent même que seul les produits laitiers peuvent nous procurer notre dose de calcium. Or on trouve du calcium, souvent mieux assimilable, dans les petits poissons, les choux, les eaux minérales, etc.

Le lait et l'ostéoporose
Cet apport en calcium nous protégerait efficacement contre l'ostéoporose (fragilité des os notamment chez les personnes âgées). Curieusement, ce sont les pays où l'on consomme le moins de lait qui présentent la plus faible prévalence d'ostéoporose : pays en voie de développement, Chine, Japon… Et inversement : les pays gros consommateurs de lait sont les plus exposés à cette affection : l'Europe, les Etats-Unis…
L'OMS y a vu un singulier paradoxe. Et certaines études en ont même conclu que la consommation de lait ne favorisait en rien la santé des os.

L'industrie laitière
De leur côté, les industriels du lait soutiennent que le lait favorise une densité osseuse plus élevée et une croissance plus rapide des enfants. Elle a débauché pour défendre ses idées des nutritionnistes et des médecins, qui figurent à la fois dans les organes directeurs de groupes laitiers (Danone, Candia…) et dans des instances officielles telles que l'AFSSA ou le PNNS[3].
L'avenir du lait est assuré. Savoir s'il est bon pour les consommateurs, c'est autre chose.

LE COCA

L'idée qui a fait la réussite de Coca-Cola, c'est d'associer sa boisson aux moments de bonheur, c'est-à-dire aux moments pendant lesquels les gens, et plus particulièrement les enfants, sont le plus influençables. C'est ainsi qu'on trouve le logo Coca-Cola dans les stades, les cinémas, les parcs d’attractions, les halls d’exposition et tous les autres endroits où les gens s’amusent.
Coca-Cola s'est intéressé aussi  aux commerces de proximité. Les mieux placés sont situés près des écoles. Et les ados sont une cible de choix : ils ont plus d’argent de poche, vont à l’école tout seuls et déjeunent souvent en dehors de leur établissement. Et surtout, ils commencent à développer des goûts qu’ils garderont toute leur vie.
Dans les années 80, les ventes de Coca ne cessent de grimper, des cannettes de 33 cl on passe progressivement aux bouteilles de 2 litres, et l’obésité frappe de plus en plus de monde.

La composition du Coca
Elle n'a rien de secret, mais elle a de quoi faire peur. Elle contient notamment une grande quantité de sucre : 212 grammes pour un litre, soit 42.5 morceaux de sucre, un colorant suspecté d'être cancérigène, et un acide soupçonné de favoriser les calculs rénaux.
Mais avec qui, en France, le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports vient-il de signer une convention pour développer la pratique de l’activité physique auprès des jeunes  ? Avec Coca-Cola. L'obésité a encore de beaux jours devant elle…

LE POISSON

Le poisson, c'est bon ! La FAO[4] pouvait même affirmer : "Le poisson est le plus sain des aliments." Le message a été bien reçu : la consommation mondiale de poisson par habitant a pratiquement doublé en 40 ans.
Aujourd'hui le poisson fournit aussi du mercure. Et ça, c'est nettement moins bon…  Sa teneur a tendance en outre à s'élever au fil de la chaîne alimentaire, à chaque fois qu'une espèce en mange une autre. C'est embêtant, parce que le mer­cure s'attaque au système nerveux central. Même à très faibles doses.
En France, selon l'AFSSA, 1/3 des femmes en âge de procréer dépassaient la dose de mercure considérée comme tolérable. C'était il y a dix ans. Et pourtant le seuil du tolérable est deux fois plus élevé que celui de l'OMS. Il est même doublé pour les poissons les plus pollués, sinon ils ne pourraient pas être vendus.
L'industrie de la pêche se porte mal, mais ce n'est pas une raison pour mettre en danger la santé des consommateurs.

LES ŒUFS

Les poussins
Dans les élevages de poules pondeuses, on opère un tri rapide dès la naissance : les mâles sont passés à la broyeuse et les femelles ont le bout du bec coupé. Le commerce ne s'embarrasse pas de sentiment…

Les poules
D'après les images qui illustrent les boites à œufs, les poules pondeuses gambadent joyeusement dans l'herbe. La réalité est bien différente. Dans le meilleur des cas, elles disposent d'une certaine surface enherbée, mais le plus souvent elles sont enfermées dans d'immenses poulaillers, où l'odeur est aussi insupportable que le bruit est assourdissant ; elles s'y battent constamment, mais elles ne sont là que pour pondre, jusqu'à épuisement.

Les œufs
Cocorico : la France est le premier producteur d'œufs en Europe. Mais tous ne proviennent pas des mêmes poules. Ils doivent depuis 2004 porter un numéro :
3 : poules élevées en cage. La pire condition.
2 : poules élevées au sol, c'est-à-dire dans un hangar fermé. A peine mieux.
1 : poules élevées avec un accès (plus théorique que réel) à un terrain enherbé. Encore très insuffisant.
0 : œufs bio. Poules bénéficiant d'abris, de végétation, et d'une alimentation bio. Ça ne vaut pourtant pas une cour de ferme…
On évitera de consommer les œufs étiquetés 1, 2, 3. Au moins pour protester contre la maltraitance des poules.

LE BIO

Vive la malbouffe !
Le ministère de la santé a le vague projet d'étiqueter nos aliments avec des couleurs : du rouge pour ceux qu'il faudra éviter, au vert pour les meilleurs, en passant par l'orange, le jaune et le violet pour les autres. A peine voté en première lecture par les députés, le projet est aussitôt torpillé par un groupe de scientifiques au prétexte que cet étiquetage va culpabiliser ceux qui voudraient acheter des produits étiquetés en rouge. Des scientifiques tous au service de l'industrie agro-alimentaire, cela va de soi.
D'autres scientifiques, qui ont des intérêts à la fois dans un organisme officiel, l'IFN (Institut Français pour la Nutrition),  et dans l'industrie agro-alimentaire (Nestlé, Danone…), n'hésitent pas à critiquer le bio et à défendre les OGM…
Plus sérieusement, c'est vrai que le bio coûte souvent plus cher que le non-bion , mais c'est un choix de vie. Ou de mort…

Vive le bio !
Le bio, c'est aussi le respect de l'environnement, des plantes, des animaux…
Le bio, c'est la santé : ce qui est nocif pour les plantes, pour les animaux, pour les paysans (obligés de se protéger très sérieusement) serait bon pour le consommateur ?

CONCLUSION

Il y a trois acteurs dans notre alimentation :
1 - L'industrie agro-alimentaire. Elle a une seule motivation : le profit, un seul but : nous faire consommer le plus possible, le plus souvent possible, sans aucun souci de notre santé. Elle est extrêmement puissante. Elle a des millions de morts sur la conscience.
2      - Les simples citoyens. Ils ont bien du mal à s'y retrouver entre
·         les recommandations officielles (PNNS, Plan Obésité…), fortement influencées par l'industrie alimentaire ;
·         le matraquage de la publicité qui ment en présentant comme bons pour la santé des produits néfastes, qui vante en priorité les produits les plus nocifs, et qui corrompt les enfants parce qu'ils sont plus malléables.
3      - Les pouvoirs publics, qui semblent beaucoup plus soucieux de la santé des entreprises de l'industrie agro-alimentaire que de la santé de leurs concitoyens. Le PNNS a le mérite d'exister, mais il est plus un catalogue de bonnes intentions qu'un plan d'actions.
Il ne serait pourtant pas très difficile, semble-t-il, de
lutter contre le gaspillage
éduquer à la nutrition dans les écoles
introduire du bio dans tous les lieux de restauration collective
taxer les sucreries et la nourriture industrielle
Encore faudrait-il que nos gouvernants en ait le courage.


Bibliographie

·  Livres
Jean Seignalet - L'Alimentation ou la troisième médecine
Marie-Monique Robin - Notre poison quotidien -
Thierry Souccar & Isabelle Robard - Santé, mensonges et propagande
Michael Moss - Sucre, sel et matières grasses
J-Luc Porquet, Ch. Labbé, Olivia Recasens, Wozniak – Vive la malbouffe!
Jean Ziegler - Les nouveaux maîtres du monde [rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation]
Joseph Stiglitz - Le prix de l'inégalité [prix nobel d'économie, ancien conseiller de Clinton, ancien économiste en chef
à la banque mondiale]
Naomi Klein                La Stratégie du choc
La montée d’un capitalisme du désastre – Acte sud

·  Revues:
Science & Vie
Science et Avenir
Ça m'intéresse
Le Canard enchaîné (rubrique p. 5 signée JL Porquet)

·  Films /Documentaires
Nos enfants nous accuseront (Jean-Paul Jaud 2004)
Super size me / Malbouffe à l'américaine (Morgan Spurlock 2004)
Solutions locales pour un désordre global (Coline Serreau)
Food, Inc. / Les Alimenteurs  (Robert Kenner 2008)
République de la malbouffe (Jacques Goldstein 2011)
Le monde selon Monsanto (Marie-Monique Robin 2008)

·  Sites Internet (liste non exhaustive…)
etc.

* Cette conférence sera donnée les:
-vendredi 16 octobre au Touquet
-vendredi 30 octobre à Etaples/mer, salle de l'abbé Delattre à 20 h

Renseignements complémentaires: 06 61 15 48 11

Vous voulez réagir à cet article, merci de contacter Philippe Floure au 06 61 15 48 11
ou par courriel: philippe.floure@sfr.fr
ou encore directement sur ce blog en postant un commentaire.
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dimanche 19 juillet 2015

Notre Assemblée Générale dans la presse....

Les Echos du Touquet ont relaté notre Assemblée Générale. Je vous propose de lire l'article.



Assemblée Générale

L'Assemblée Générale d'Autrement Dit- Autrement Vu


Compte-rendu de l'AG de Autrement dit-Autrement vu
le 02.07.2015

Assistance : une douzaine de personnes + le bureau :
Président : Ph. Floure 
Secrétaire : JM Tournier
Trésorier : D Vandembroucq

Le président ouvre la séance en rappelant que cette association est née au lendemain des dernières élections municipales mais qu'elle se veut au-dessus de tous les clivages politiques, comme un lieu de réflexion citoyenne.

Il présente ensuite le bilan de cette première année, à savoir essentiellement trois conférences (voir résumés sur le site de l'association)
18.09.2014 : Quelle gestion pour l'eau à Etaples ? par Daniel Vandembroucq
La même conférence aura lieu, avec mise à jour, le vendredi 18 septembre 2015.
24.02.2015 : Les finances locales, par Daniel Vandembroucq
12.06.2015 : La malbouffe, par Jean-Marie Tournier
La même conférence aura lieu, avec quelques ajouts, mais nettement simplifiée, le vendredi 30 octobre 2015.
Ce bilan est approuvé à l'unanimité des présents.

Le rapport financier est présenté par Daniel Vandembroucq.
Les recettes sont constituées pour l'essentiel de la cotisation (5€) des 14  membres, soit 70€ et d'un don.
Les dépenses sont constituées de frais incompressibles : parution au JO, assurance, etc.
Le rapport financier est approuvé à l'unanimité des présents.

Le Président propose de porter la cotisation annuelle à 10€ par personne. Proposition approuvée à l'unanimité.

Il présente ensuite les projets pour l'année prochaine :
reconduction de deux conférences (voir ci-dessus) ;
recherche d'intervenants pour une conférence-débat sur l'économie sociale et solidaire)

Il est ensuite procédé à l'élection du bureau.
Le bureau précédent est reconduit à l'unanimité. Deux postes supplémentaires sont créés : une secrétaire-adjointe : Marie-Jeannine Lebas, élue  à l'unanimité et une trésorière-adjointe : Jocelyne Geffroy, élue à l'unanimité.

La soirée est cloturée par un verre de l'amitié.

BUREAU POUR 2015-2016:

Président:Philippe Floure
Secrétaire: Jean-Marie Tournier
Secrétaire adjointe: Marie- Jeanine Lebas
Trésorier; Daniel Vandembroucq:
Trésorière adjointe: Jocelyne Geffroy

Vous voulez réagir à cet article, merci de contacter Philippe Floure au 06 61 15 48 11
ou par courriel: philippe.floure@sfr.fr
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samedi 20 juin 2015

Les dernières images de cette conférence- débat du 10 septembre 2014

Un public attentif pour un sujet d'actualité: la gestion de l'eau.


                                   Daniel Vandembroucq a animé cette soirée très constructive
En voici une synthèse écrite par Jean-Marie Tournier, le secrétaire de l'association.

QUELLE GESTION POUR L'EAU À ÉTAPLES ?
Conférence-débat animée par Daniel Vandembroucq, ancien adjoint à la ville d'Étaples
Mercredi 10 septembre, salle de l'abbé Delattre (Étaples)

Introduction

La lettre du préfet du Pas-de-Calais (11 mars 2011) rappelle aux maires l'obligation de renégocier les conditions de fourniture en eau de leurs communes. La loi Sapin de 1993 indique en effet  que les conventions de DSP (délégations de service public) doivent être "limitées dans leur durée" et  la loi Barnier de 1995 vient la compléter en limitant la durée maximale des DSP à 20 ans au plus.
La convention pour la fourniture de l’eau entre la Ville d’Etaples et la Société des Eaux du TOUQUET (aujourd'hui VEOLIA) signée en 1970 prend fin, aux termes de la loi Barnier, le 02 février 2015. La municipalité doit donc redéfinir avant cette date son mode de gestion de l'eau et le tarif de celle-ci:
soit poursuivre une gestion déléguée avec un partenaire privé 
soit passer à une gestion publique sous forme de régie 


La procédure DSP

Une délégation de service public (DSP) est un contrat par lequel  une collectivité confie (= délègue) la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à une société publique ou privée.
Elle obéit à une procédure complexe réglementée par la loi Sapin de 1993. Elles est jalonnée d'étapes à observer scrupuleusement sous peine d'erreurs.
Si en effet cette procédure n'est pas strictement respectée, les conséquences peuvent être fâcheuses pour la commune : ce fut le cas pour le camping de la Pinède et la note à payer par les contribuables étaplois a été sévère.

Les principales étapes sont les suivantes :
  1. Le conseil municipal vote le principe de la DSP. A cet effet il doit disposer
d’une présentation des divers modes de gestion possibles,
d’un projet de cahier des charges de l’affermage
des avis de la Commission Consultative des Services Publics Locaux et du Comité Technique Paritaire
La procédure est ainsi lancée et le conseil municipal élit une Commission spécifique pour l'ouverture des plis (CDSP).
  1. L'opération est soumise à publicité (journal légal et publication spécialisée) pour permettre une mise en concurrence des candidats.
  2. La CDSP sélectionne sur la base de leurs garanties professionnelles, financières, etc., les candidats admis à présenter une offre 
  3. Elle fait parvenir aux candidats retenus un cahier des charges
  4. La CDSP ouvre "les plis" (= les propositions des candidats)
  5. Le maire négocie avec les candidats sur la base de leurs propositions
  6. Le conseil municipal délibère sur le choix du délégataire : tarifs, importance des travaux pris en charge, durée de la délégation, etc.
  7. Contrôle de légalité par la préfecture.
  8. Publication du contrat au journal officiel
  9. Signature du contrat.

Des délais de plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois sont imposés en cours de procédure, par exemple :
·       délai d'un mois pour la remise des candidatures à compter de la dernière publication effective ;
·       délai de deux mois entre la date de remise des offres et la date de la réunion du conseil municipal sur le choix du délégataire ;
·       délais de plusieurs jours pour le contrôle légalité en fin de procédure ;
·       etc.
Il semble donc maintenant bien tard pour entamer une procédure de DSP si tel est le souhait actuel du Maire et des élus. Il est vrai que la majorité actuelle avait préconisé lors de la campagne des municipales, comme d’autres listes,  le principe de la gestion de l’eau sous forme de Régie.


La Régie

1.       Tour du « propriétaire »

11.   l'adduction de l’eau pour l’ensemble des communes d’Etaples, du Touquet, de Cucq et de Merlimont est assurée par
les 6 forages du site de Rombly
les 2 forages de La Caloterie
les réservoirs de Rombly (1800 m3), du Mont Levin (500 m3) et de Fromessent (25 m3)
les canalisations entre les forages et les réservoirs
Précision : c'est la ville du Touquet qui est propriétaire de l’ensemble des installations d’adduction, sauf les réservoirs du Mont Levin et de Fromessent qui reviennent à Etaples. Autrement dit : l’eau consommée à Etaples est achetée au Touquet.

12.   la distribution
                94 km de canalisations
5 500 branchements (dont 1 500 en plomb)                         
5 500 compteurs                                                                
                102 poteaux d’incendie                                                    
Au terme de la DSP actuelle, tous ces éléments sont propriétés de la ville d’Etaples, sauf les  compteurs, qui  restent la   propriété de VEOLIA

13.   les fuites
En 1992, la Société des Eaux du Touquet (SET) avait présenté un programme d'amélioration de la ressource en eau (nouveaux forages, détection des fuites, etc.) d'un montant de 10 millions de Francs. Pour le financer, la SET proposait soit une augmentation du tarifs de l’eau soit un allongement de durée de la DSP. C'est cette 2e solution qui a été retenue aussi bien par Étaples que par le Touquet. Pourtant 20 ans plus tard en 2012, la situation s'est nettement dégradée : les fuites sont passées de 23% à près de 30%! (selon le rapport même de Véolia).
En 2012 la législation se durcit: il s'agit de limiter les pertes à 15% , faute de quoi les communes seront exposées à des sanctions. La limitation des fuites est donc une donnée importante à prendre en compte dans le choix du futur gestionnaire.

14.   Les branchements en plomb
Largement utilisé pour les canalisations de petit diamètre jusque dans les années 1960, le plomb a fini par être interdit en 1995. Il peut en effet causer à forte dose un danger pour l'organisme. En 2007, par convention avec la mairie, Véolia devait supprimer progressivement les branchements au plomb. En 2008, près de 200 sont effectivement supprimés, mais seulement 120 entre 2009 et 2012.

15.   La qualité des eaux
L'atrazine est un herbicide très dangereux dont l'utilisation est interdite en France depuis 2003.
Mais elle peut contaminer durablement l’eau et l’environnement ; c'est le cas encore aujourd'hui   des forages de Rombly et de la Caloterie, mais les taux mesurés restent toutefois très largement inférieurs à la valeur sanitaire maximale fixée très persistante dans l’eau et dans l’environnement. Rappelons que la France vient d’être condamnée à nouveau par l’Europe en raison d'une utilisation abusive des pesticides (nitrates en particulier).

2.       Contraintes de la gestion d’un service public de l’eau

21.   obligations
 un fonctionnement permanent : 24 h / 24, 365 j par an
un fonctionnement en continu
une réactivité rapide
des personnels compétents
du matériel d’intervention

22.   références légales
le Code Général des Collectivités Territoriales
le Code de l’Environnement
le Code de la Santé Publique

3.       La Régie
Une régie est le terme juridique pour désigner la gestion directe d'un service public industriel et commercial relevant de sa compétence par une collectivité (mairie, etc.). Par là elle s'oppose à la gestion par délégation.

31.   1re hypothèse : une régie communale
 Il suffit de quelques délibérations pour la créer mais elle nécessite de négocier l’achat de l’eau au Touquet, de recruter un personnel qualifié, de disposer de locaux administratifs, d'assurer un fonctionnement du réseau 24h/24 et 365 jours par an; de disposer des compteurs (propriété de Véolia), de construire un budget, etc.  

32.   2e hypothèse : une régie intercommunale
Elle associerait Étaples, Le Touquet, ainsi que Cucq et Merlimont, puisque ces localités sont alimentées par les mêmes sources de Rombly et de La Caloterie. Ces 4 communes sont déjà associées pour la gestion de l’assainissement, ce qui peut faciliter la mise en place d'une telle régie, mais elle suppose une volonté commune des municipalités d’Etaples et du Touquet (dont les DSP arrivent à échéance à la même date)
Variante : la régie intercommunale pourrait ultérieurement s'élargir au territoire constitué par les 4 communautés de communes que sont CC Mer et Terres d’Opale, CC Opale Sud, CC Montreuil, CC Canton d’Hucqueliers. Cela signifierait une fourniture d'eau beaucoup plus importante et donc une base beaucoup plus large pour les frais fixes de Régie, le personnel à gérer et les investissements à réaliser. Au sein de ce territoire, de nombreuses communes, dont Berck et Montreuil, ont déjà un fonctionnement en Régie. Les problèmes de fuites de réseau, de pollutions, de branchements en plomb, etc. pourraient donc être résolus dans un esprit de solidarité.
Confronté à un problème de vétusté des canalisations et à un défaut de pression par endroits, le syndicat de la Bimoise (7 petites communes) a dû augmenter ses tarifs de près de 70%.

33.   3e hypothèse : adhésion au SIDEN SIAN
Le SIDEN (Syndicat Intercommunal des Eaux du Nord) et le SIAN (Syndicat Intercommunal de l’Assainissement du Nord) ont fusionné en 2009, pour devenir le SIDEN-SIAN. 700 communes, soit près d' 1 million d’habitants, y ont adhéré (91 du Pas de Calais, 487 du Nord, 120 de l’Aisne et 2 de la Somme). Si Étaples choisit de transférer (gratuitement) vers le SIDEN-SIAN la compétence de l'eau, le SIDEN-SIAN fera analyser par ses spécialiste le bilan de la DSP avec VEOLIA et gérera :
    l’achat de l’eau au Touquet
    le problème des compteurs propriétés de VEOLIA
    le remplacement des réseaux vétustes
    les problèmes de fuites des réseaux, de branchements en plomb
    etc.



Conclusion
·         une régie communale : avec les seuls moyens d'Étaples, l'opération laisse sceptique.
·         une régie intercommunale : une hypothèse très intéressante mais soumise à une volonté partagée par Étaples et Le Touquet
·         l'adhésion au SIDEN SIAN : hypothèse plus qu'intéressante. Quelques rencontres et quelques délibérations peuvent suffire à sa réalisation ; le SIDEN-SIAN dispose d'une forte expérience ; et son coût est le moins élevé !


Le débat qui a suivi a porté largement sur les fuites d'eau, l'entretien du réseau, etc. Le représentant de Véolia a abondamment justifié son entreprise en soulignant notamment que le contrat passé avec la commune d'Étaples était parfaitement respecté, et que ses remarques adressées au maire sur les fuites d'eau n'avaient été suivies d'aucun effet.

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Le représentant de Véolia a répondu aux nombreuses interrogations du public.